Bilan de mon premier think week-end

Je n’ai jamais eu autant d’idées de qualité, sur un laps de temps aussi court.

Fin mai, je me suis organisé un “think week-end” : deux jours de solitude, sans téléphone ni Internet.

Je me suis inspiré de Bill Gates qui se coupe du monde pendant une semaine, une fois par an, pour lire et réfléchir. Il appelle cela des think weeks.

Pour mon think week-end, je me suis fixé plusieurs règles. D’abord, des règles qui définissent ce que je n’ai pas le droit de faire :

• Pas d’ordinateur (sauf pour des recherches précises). Si vraiment je dois utiliser mon ordinateur, j’utilise un bloqueur pour m’interdire l’accès aux réseaux sociaux, emails, etc. ;
• Pas de téléphone (exception pour un check de 20 minutes, le samedi soir) ;
• Pas d’interaction ni d'activité sociale.

Ensuite, j’ai défini le cadre des activités que j’aimerais faire :

• Lecture. Beaucoup de lecture. Énormément de lecture. Uniquement en papier ;
• Écriture pour noter mes pensées et mes idées. Uniquement au carnet et au stylo ;
• Marche et flânerie ;
• Sport ;
• Prise de photo (téléphone en mode avion) pour documenter mon expérience et alimenter cet article.

Les trois livres que j’ai sélectionnés pour m’accompagner sont les suivants : la biographie d’Alexandre Dumas par Sylvain Ledda (fiction), The Making of Prince of Persia par Jordan Mechner (non-fiction) et $100M offers par Alex Hormozi (business).

J’avais également deux carnets avec moi : un premier qui me sert à noter mes idées et mes pensées de manière structurée, un second dans lequel je note des idées et des phrases à la volée.

Je me suis organisé ce think week-end, dans mon appartement lyonnais, avec plusieurs objectifs en tête :

• Faire une mini-détox de mon usage avec les écrans (smartphones & ordi) ;
• Lire, m’enrichir et apprendre des choses ;
• M’ennuyer et avoir de l’espace mental pour générer de nouvelles idées ;
• Documenter mon week-end et partager mes apprentissages.

Voici le bilan que je tire de ce think week-end.

Déroulé du think week-end

Pour démarrer, voici un petit déroulé factuel de mon week-end.

• Samedi matin : lecture, ménage, écriture, sport (renforcement musculaire) et repas à la maison ;
• Samedi après-midi : sieste, balade en ville de trois heures. Je me suis posé à un café pour lire et j’ai acheté une nouvelle paire de chaussures de sport ;
• Samedi soir : repas à la maison, balade et lecture au parc qui se trouve à côté de chez moi ;
• Dimanche matin : course de 10km (sans musique ni podcast), lecture, écriture et repas à la maison.
• Dimanche après-midi : balade à vélo, je me suis posé à un café pour lire et j’ai flâné ;
• Dimanche soir : repas à la maison et écriture débrief du week-end.

Concernant mes lectures :

• Alexandre Dumas : 144 pages (samedi) + 105 pages (dimanche)
• $100M Offers : 50 pages (samedi) + 40 pages (dimanche)
• The Making of Prince of Persia : 50 pages (samedi)

Et mon écriture :

• Une dizaine de pages dans mon petit carnet (idées à la volée)
• Six pages dans mon grand carnet (pensées structurées)

Ce que je retiens de ce think week-end

D’abord, et c’est presque une déception, je ne me suis jamais vraiment ennuyé.

Je me rends compte que dans mon quotidien habituel, les moments d’ennui sont très rares. J’ai toujours quelque chose à faire, des messages auxquels je dois répondre ou un podcast à écouter.

Pendant ce think week-end, j’espérais donc ressentir ce genre de moment où il ne se passe rien et où l’on ne fait rien. Mais j’en ai eu finalement assez peu.

Le week-end est passé très vite et j’ai toujours eu le sentiment d’avoir quelque chose à faire (de la lecture, de l’écriture, du sport, une ballade, etc.). D’ailleurs, je me dis presque que je n’ai pas lu autant que je ne l’imaginais.

En revanche, j’ai eu l’impression d’un rapport au temps différent.

Habituellement, j’ai toujours une idée de l’heure qu’il est et de ce que j’ai prévu dans mon calendrier (même les week-ends, j’aime bien avoir un programme en tête).

Mais pendant ce think week-end, je n’avais pas de montre et pas mon téléphone sur moi pour regarder l’heure. Samedi après-midi par exemple, je suis sorti trois heures de mon appartement sans avoir aucune idée de l’heure.

J’ai eu plusieurs moments où j’avais le sentiment d’être déphasé et c’était plutôt agréable.

Le fait de ne pas se soucier de l’heure m’a permis de davantage prendre le temps et d’être dans l’instant. Je n’avais pas ce mini-FOMO permanent qui me fait penser que je rate quelque chose ou que je dois surveiller l’heure pour ne pas être en retard.

J’étais davantage absorbé dans mes moments de lecture et d’écriture.

Ensuite, je crois que j’ai rarement eu autant d’idées de bonne qualité, pendant un laps de temps aussi court.

Dans mon petit carnet à idées, j’ai griffonné plus d’une dizaine de pages de notes et de choses concrètes que j’aimerais mettre en place. J’ai eu de nouvelles idées de projets à lancer, de nouvelles idées pour améliorer ce que je fais déjà et des épiphanies sur mes grandes questions du moment.

Mon cerveau avait le temps et l’espace mental pour divaguer et faire des connexions originales.

Je me rappelle bien de deux ou trois moments du week-end, pendant lesquels mon cerveau était en ébullition et les idées fusaient. Le fait d’avoir de l’espace pour penser me permettait de tirer le fil de ces idées et d’aller plus loin dans ma créativité.

D’ailleurs, le fait de sélectionner différents types de livres pour ce week-end a été une super décision. J’ai adoré pouvoir lire beaucoup et alterner entre mes lectures.

Je sens que la lecture d’un livre business pendant ce week-end a été très bénéfique. J’avais du temps pour réellement digérer et réfléchir à ce que je lisais.

Paradoxalement, c’est pendant ces deux jours de déconnexion que j’ai certainement eu les meilleures idées et que, donc, j’ai réalisé les meilleures avancées pour mon business.

De manière générale, j’ai ressenti une grande tranquillité d’esprit. Pendant ces deux jours, je me sentais apaisé, en paix avec moi-même. Je n’avais besoin de rien de plus.

Ce que je compte faire ensuite

Même si je sentais un besoin de revenir à la vie normale dimanche soir, j’ai adoré passer ces deux jours d’isolement. J’ai clairement envie de réitérer cette expérience.

Idéalement, j’aimerais refaire ce genre de week-end tous les 3 mois. Pour cette première fois, j’étais dans mon appartement, mais j’aimerais également faire cela dans un lieu que je ne connais pas, isolé et calme. Cela me permettrait d’adopter le rythme suivant :

• Think Week-end : je génère de nouvelles idées
• Les trois mois suivants : j’exécute et déploie ces idées en conditions réelles

J’ai d’autant plus aimé ce week-end qu’il rentre dans la catégorie des expériences rares et difficiles à mener. C’est inconfortable de devoir mettre sa vie en pause et de ne pas avoir d’interaction sociale pendant deux jours. C’est inconfortable d’être seul avec ses pensées et de ne s’accorder aucune échappatoire. C’est inconfortable de ne pas pouvoir regarder son téléphone pour scroller sans fin sur Instagram ou Twitter.

Et c’est justement pour cela que ça a de la valeur.

Dans mon quotidien, je sens que mon attention peut facilement se faire aspirer par mon besoin de shots de dopamine et mon utilisation des réseaux sociaux. Ces think week-ends sont un moyen de lutter contre cela et de reprendre le contrôle.

À mesure que la technologie s’immisce dans nos vies, la capacité à se concentrer et à effectuer des tâches profondes devient de plus en plus cruciale. Un fossé est en train de se créer entre ceux qui sont capables de s’asseoir 30 minutes dans le calme pour lire un livre ou écrire, et les autres. Être capable de s’investir sur le long terme pour développer des compétences précieuses et accepter la douleur associée, devient un avantage compétitif.

L’apprentissage ne se fait jamais dans le confort et nous avons de plus en plus de mal avec cela.

Pour beaucoup de personnes, ce genre de week-end serait un supplice. Mais, comme dans la majorité des situations, notre perspective change quand on ne voit plus les choses comme une contrainte mais comme une opportunité. Je peux choisir de considérer que je perds mon temps et que je dois tout faire pour m’évader, ou je peux voir cela comme une occasion de grandir.

Passer un week-end seul est une opportunité de tester notre caractère et de faire des choses nouvelles, que l’on n'a pas l’habitude de faire. Prendre le temps de lire et d’écrire plus qu’à l’accoutumée. Réfléchir et se poser des grandes questions fondamentales.

Tout devient alors un défi excitant à relever. Et cela change tout.

J’ai hâte de la prochaine édition !