Comment un faible peut renverser un puissant : L'Indochine et Dien Bien Phu

exploration

Comment les révolutionnaires du Vietnam ont-ils pu vaincre la grande armée coloniale française ? Quelques leçons.


J’ai accompagné ma découverte du Vietnam de la lecture d’un livre sur la guerre d’Indochine : Rue sans Joie de Bernard Fall.

C’est une guerre dont on parle relativement peu. Elle est pourtant capitale : elle marque la fin des ambitions impérialistes françaises en Asie.

L’Indochine était française pendant un peu plus d’un siècle : de 1830 à 1954. Elle comprenait trois pays actuels : le Vietnam (découpée alors en 3 régions : le Tonkin, l’Anam et la Cochinchine), le Cambodge et le Laos.

Les Français se sont faits chasser du Vietnam juste après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, au prix d’une guerre d’indépendance qui a duré près de 10 ans, menée par leur leader, Ho-Chi-Minh.

La bataille marquante de cette défaite française est celle de Dien Bien Phu en 1954.

Dans Rue Sans Joie, Bernard Fall explique très bien la raison de la débâcle française :

  • Les Français cherchaient absolument à imposer une guerre sous forme de bataille rangée, “à l’ancienne”. Logique, ce genre d’affrontement aurait permis aux Français de profiter de leur grande supériorité matérielle et technologique. Mais les Vietnamiens étaient bien conscients de cela et ont tout fait pour ne jamais se laisser traîner sur ce terrain.
  • Les Vietnamiens ont plutôt jouer la carte de la guérilla. Ils ont utilisé leur connaissance parfaite du terrain pour harceler l’armée française et ne lui laisser aucun répit. Les Vietnamiens étaient cachés dans la jungle, tandis que les Français se déplacaient lourdement armées et devaient maintenir des lignes logistiques constamment ouvertes pour s’approvisionner. Créant ainsi de nombreux points d'attaque potentiels.
  • Les Vietnamiens ont utilisé les habitants locaux des régions occupées par les Français pour s’informer de leurs moindres mouvements. Ils avaient toujours une excellente vision des manœuvres françaises et pouvaient s’y préparer pour tendre des embuscades ou se replier quand c’était nécessaire. Ici encore, bien que disposant de beaucoup moins de moyens, les Vietnamiens disposaient d’une meilleure intelligence et de meilleures informations.

En bref, l’armée Vietnamienne a menée une guerre d’évitement, de camouflage, d’usure et de harcèlement permanente. Dès que les Français engageaient des grosses manœuvres pour “nettoyer” une zone, les Vietnamiens se dérobaient et n’offraient aucune résistance (exemple : Opération Camargue et Opération Lorraine). Les opérations françaises n’étaient qu’une succession de coups d’épée dans l’eau.

Finalement, les Vietnamiens ont gagné car ils possèdaient une excellence compréhension de leurs forces / faiblesses et de celles de l’adversaire.

Ruse, connaissance de soi et de l’autre, choix du type d’affrontement : voici quelques une des ingrédients qui permettent à une puissance “faible” de renverser un adversaire plus puissant.

Quelques années plus tard, les Vietnamiens ont d’ailleurs appliqué exactement la même stratégie pour battre les Américains. Ces derniers se pensaient tellement supérieurs qu'ils n'ont pas pris le temps de tirer proprement les leçons de la défaite française. Ego is the enemy.

Ces deux guerres (contre les Français puis les Américains) ont été menées par les deux mêmes hommes : Ho-Chi-Minh et Vo Nguyen Giap, son général, surnommé le Napoléon Rouge.

Un épisode de l'histoire passionnant.


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